Boldly go where no man/one has gone before…

avatar-fatima-small Par FatiMars

« Mais je ne peux pas modifier les lois de la physique capitaine ! » Scotty

Et oui, vous l’avez deviné ! La_Physique_de_Star_Trek_ou_comment_visiter_l_Univers_en_PyjMon petit billet est consacré à La physique de Star Trek de Lawrence M. Krauss, préfacé par Stephen Hawking. C’est un petit ouvrage, pas très bien traduit, datant du milieu des années 90 et donc forcément un peu daté (là, je sens que je vous le vends super bien, dis donc) qui décrypte la science de la série culte (culte, enfin, pour certains d’entre nous).

En fait, je fais comme tout le monde ce mois-ci ! Je surfe impunément sur l’actualité geek (les 50 ans de la saga Star Trek) comme l’ont fait avant moi Nature ou la NASA (qui a énormément twitté sur le sujet ces derniers temps) :

propo_affiche_3Bon, pour tout vous dire, c’est aussi parce que je suis en train de préparer mon petit séjour aux Utopiales. Pendant plusieurs jours, le festival international de la science-fiction va mêler science et science-fiction avec des conférences scientifiques sur des œuvres ou des thèmes de prédilection du genre, des projections de films cultes et un festival de courts-métrage,  des ateliers scientifiques, des expériences de pensée, des rencontres avec des auteurs… Que du bonheur quoi !

Bon, revenons à nos moutons vulcains. Je fais partie de ces drôles de personnes qui, petites, ont été bercées par les répliques de la série originale. Fans de séries télé, mes parents, maîtres de la télécommande, (c’était bien avant la multiplication des chaines et des écrans dans les maisons, souvenez-vous, quand on devait se mettre d’accord sur ce qu’on allait regarder ensemble à la télévision) m’ont permis de découvrir un monde fascinating, plein de téléportations, de phasers réglés sur stun, d’extraterrestres très anthropomorphes avec des oreilles pointues et un peu trop de maquillage. [Pour placer notre ami vulcain dans l’arbre du vivant, je me permets d’ailleurs de vous renvoyer vers l’excellente classification systématique du vivant extraterrestre de Denis Van Waerebeke.]

 

UhuraQuelque chose vous tracasse ? Oui, je sais, c’est le caractère particulièrement sexiste de la série originale et le fait que les nouveaux films sont un peu trop calés sur cette version. Mais que voulez-vous, resistance is futile ! Un peu d’espoir avec le dernier volet qui pique un peu moins les yeux. Doit-on y voir une réaction aux nouveaux opus de la saga Star Wars, beaucoup plus progressistes de ce point de vue-là ?

Oubliant cette fausse note trekienne, lorsque je suis tombée sur le livre à la bibliothèque, j’ai bien rigolé, notamment à cause du sous-titre « ou comment visiter l’univers en pyjama » mais pas que. En fait, au début de l’ouvrage, l’auteur choisit de partir sur des questions que la physique de Newton permet d’aborder. Le mystère des amortisseurs inertiels dont on entend parler régulièrement (surtout quand l’Entreprise est en train de se prendre une grosse pâtée) est largement traité. Les auteurs de la série originale ont rapidement imaginé cette solution pour essayer d’éviter de tuer l’équipage au bout d’une ou deux minutes d’accélération folle quand l’Entreprise part faire un tour. Et oui, on ne coupe pas au principe d’action/réaction ! L’auteur explique aussi ce qui vous arriverait si vous souhaitiez resserrer un boulon sur un satellite ou une sonde dans l’espace. Quand quelqu’un évoque ce problème, je suis toujours morte de rire parce que ça me rappelle la fois où un de mes élèves s’est retrouvé dans une modélisation de cette situation pendant un exposé à la Cité des Sciences. On avait tous bien rigolé !

Bon, pour de vrai, au bout de quelques pages, les gars en pyjama ne font plus rigoler du tout. Très vite, on est plongé dans la relativité restreinte puis générale, la notion de temps (et les paradoxes liés au voyage dans le temps qui font toujours un peu mal à la tête), les trous noirs, la physique des particules, les considérations énergétiques liées au voyage interstellaire… Bref, on ne rigole plus. C’est d’ailleurs le principal intérêt de cet ouvrage : parcourir des pages d’histoire des sciences en côtoyant de très grands physiciens. 51h5xktztxl-_sx311_bo1204203200_On a très envie pendant la lecture du livre de se replonger dans l’ouvrage de vulgarisation écrit par Einstein qui écrivait à son propos : « Ce petit livre a pour but de faire connaître, d’une manière aussi exacte que possible, la théorie de la relativité à ceux qui s’intéressent à elle au point de vue général, scientifique et philosophique, mais qui ne possèdent pas l’appareil mathématique de la physique théorique. L’auteur n’a pas ménagé sa peine pour présenter les idées fondamentales d’une manière claire et simple et, en gros, dans l’ordre et la connexion dans lesquels elles ont réellement pris naissance. Puisse ce livre être un stimulant pour beaucoup de lecteurs et leur faire passer quelques heures agréables. »

Bon, si vous n’avez pas le temps de parcourir La physique de Star Trek, vous pouvez  tout de même compléter votre connaissance du fonctionnement du wrap drive avec cette petite vidéo universcience (mais attention munissez-vous d’une paire de lunettes 3D parce que sinon, ça pique les yeux au sens propre cette fois-ci).

N’empêche, à partir de cette saga, tumblr_mvvmgpkQoF1qbs6i5o1_1280ça reste difficile de travailler des notions scientifiques en classe avant le lycée ! Malgré quelques tentatives fructueuses (notamment celle d’un petit groupe d’élèves de 5eme qui a retenu Star Trek Into Darkness pour un devoir maison et qui a comparé Londres et San Francisco d’aujourd’hui à la vision SF du 23ème siècle dans le cadre d’un petit projet interdisciplinaire sur les « Villes du futur »), c’est toujours un peu frustrant de travailler sur cette saga avec des plus jeunes.

Il ne me reste plus pour conclure ce billet qu’à vous souhaiter de Live long and prosper et de ne pas  oublier de « set phasers to … curious ».

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